J'ai fait un rêve
J’ai rêvé que Valérie Létard restait ministre du Logement dans le gouvernement formé par Sébastien Lecornu.
J’ai rêvé que le statut du bailleur privé, fruit d’un long travail collectif, était pleinement repris dans le projet de loi de finances.
J’ai rêvé que l’intérêt général primait enfin sur les calculs partisans.
J’ai rêvé que, pour une fois, un cap était maintenu.
Mais ce n’est, pour l’instant, qu’un rêve.
Et pourtant, ce rêve n’est pas insensé.
Car ces dernières semaines, des étapes ont été franchies. Je veux ici saluer l’action du Premier ministre sortant, François Bayrou. Il a tenu parole. Il s’est engagé publiquement, à plusieurs reprises, notamment devant les entrepreneurs du MEDEF le 28 août dernier.
Il a arbitré clairement : le statut du bailleur devait être inscrit dès le départ dans le projet de loi de finances pour 2026.
Et j’ai eu l’occasion de le lui redire personnellement : cette mesure est d’intérêt général, elle transcende les clivages politiques. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est si largement soutenue.
Le rapport rendu par Marc-Philippe Daubresse, sénateur du Nord et Mickaël Cosson, député des Côtes d’Armor en est la preuve. Travail rigoureux, proposition équilibrée, fondée sur de très nombreuses auditions et d’analyses chiffrées.
Le consensus existe. Il va des bailleurs sociaux jusqu’aux promoteurs, en passant par l’ensemble des acteurs de l’écosystème de l’acte de construire, et notamment les membres de l’Alliance pour le Logement. Rares sont les sujets sur lesquels un tel front uni se forme. Rares sont les réformes qui peuvent concilier justice sociale, relance économique et efficacité environnementale.
J’en appelle à la responsabilité du gouvernement qui sera nommé dans les prochains jours ou prochaines semaines.
Et j’en appelle, surtout, à nos parlementaires : ne laissons pas tomber ce travail. Ne laissons pas cette opportunité être balayée par les remous de la vie politique de notre pays. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Un texte est prêt. Un soutien large existe : mes contacts positifs avec les principaux groupes parlementaires me le font penser. Des attentes sont là.
Le statut du bailleur privé est une mesure gagnant-gagnant-gagnant-gagnant-gagnant-gagnant :
- pour les locataires, notamment les jeunes, les étudiants, qui peinent à se loger dans un marché toujours plus tendu ;
- pour les investisseurs particuliers, qui peuvent ainsi se constituer un patrimoine et des revenus complémentaires pour leur retraite à l’heure où celle-ci est au centre des préoccupations de nos concitoyens ;
- pour l’Etat, car, en moyenne, un logement neuf vendu rapporte 50 000 euros de TVA ;
- pour l’emploi, car chaque logement neuf produit, c’est deux emplois non délocalisables créés ou sauvegardés ;
- pour le marché de l’emploi, car le plus gros problème des employeurs est de recruter des salariés qui malheureusement ne trouvent plus de logements à proximité de leur lieu de travail ;
- et enfin, pour la planète, car les logements neufs collectifs sont les plus performants et les moins émetteurs de gaz à effet de serre.
Alors oui, j’ai fait un rêve. Et il serait temps qu’il devienne réalité, car produire plus de logements est un facteur essentiel de la relance de l’économie française.
Pascal Boulanger, président FPI